Reseña del libro "L'Archipel des Philippines et la domination espagnole (en Francés)"
Le voyageur qui entre dans la baie de Manille contemple avec admiration le magique tableau qui s'offre à ses regards. La baie, large et profonde, forme une vaste nappe d'eau bordée à tous les points de l'horizon par la verte ceinture des palétuviers. À droite et à gauche, le sol s'élève à perte de vue, couvert d'une végétation vigoureuse qui dissimule les vallées creusées entre deux étages de montagnes. Parfois, au milieu de l'éternelle verdure qui étend son manteau sur cette terre endormie, se dresse le pic aride d'un volcan mal éteint d'où s'échappe une fumée blanchâtre qui va se perdre dans le vague du ciel. En face, à mesure que le navire avance vers le lointain mouillage, on distingue peu à peu la colonne du phare, les dômes rouges des églises de Manille, les maisons blanches de Cavite, et par intervalles les cases agglomérées d'un village indien. Là seulement, et sur de très petits espaces, se révèle la présence de l'homme; tout le reste appartient à la nature vierge, à l'inconnu. - J'abordais à Manille il y a seize ans, et, en admirant le panorama de la baie, j'aurais voulu embrasser du même coup d'oeil, à travers l'immense rideau qui tombait ainsi de l'horizon, les beautés et les richesses que devait receler cette terre promise. Je n'ai visité que Manille et quelques villages de la campagne environnante. Sir John Bowring, ancien gouverneur de Hong-kong, dans un voyage récent, a parcouru l'île de Luçon et plusieurs points de l'archipel. La description qu'il vient de publier ramène mes souvenirs vers ces belles contrées...